L’ABC et le Citepa ont décidé il y a quelques mois de tenter une expérience : faire réaliser le questionnaire Nos Gestes Climat (complété de questions socio-économiques) à un panel représentatif de la population française.
Quel est le but de l'étude ?
Nous avions plusieurs objectifs à une telle enquête d’envergure :
- Evaluer l’engagement que génère la découverte de son empreinte,
- Evaluer les disparités éventuelles d’empreinte carbone individuelle et s’intéresser à sa caractérisation selon différents profils socio-économiques (âge, sexe, CSP, région, tissu urbain, etc.)
- Poser le premier jalon d’un travail de recherche dont l’objectif sera de reconstituer l’empreinte carbone moyenne française de manière ascendante
In fine, 4093 répondants et des enseignements nombreux qui, si une telle enquête se voit renouvelée périodiquement, permettront de mieux comprendre la structuration de l’empreinte en France.
L’enquête met ainsi en avant :
Qu’il ne semble pas se dégager des modes de vies régionaux influant fortement sur l’empreinte d’une région
L’influence majeure du revenu
A l’inverse, les revenus les plus bas sont très exposés aux émissions de GES par Euro de revenu, ce qui se traduit par un ratio « empreinte/euro de revenu » élevé
L’âge ou tissu urbain ne semblent faire varier significativement l’empreinte totale
La moyenne est estimée pour les adultes à 8,2t CO2eq/personne et à 8 tCO2eq/personne en prenant en compte les enfants.
Mais attention, ce chiffre est attendu à la hausse au fur et à mesure que le travail de stabilisation méthodologique s’approfondira, notamment via une meilleure compréhension de l’endogénéisation des investissements de l’économie française qui, ici, n’ont pas été inclus dans la consolidation des résultats de l’enquête, malgré le fait qu’ils représentent presque 800 kgCO2eq.
En savoir plus :
Quelle suite à ce travail ?
Tout d’abord un rapport complet à sortir début octobre qui explique la méthode, les résultats, les limites et les perspectives d’une telle étude. Ensuite, un travail de réflexion visant à stabiliser la méthode dans le but de rééditer l’expérience en 2024.
L’ABC et le Citepa continueront d’œuvrer à une meilleure compréhension de l’empreinte carbone en France. Une telle enquête apparait, selon nous, comme un complément d’informations précieux aux estimations du SDES en permettant un diagnostic plus fin de la structure de l’empreinte carbone des Français tout en servant l’objectif d’amélioration des politiques de décarbonation vers toujours plus efficacité et d’équité.
Réaction d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique.
« Je remercie le Citepa et l’ABC pour cette étude qui montre que les citoyens souhaitent faire davantage pour réduire leur empreinte carbone lorsqu’ils sont sensibilisés. Je retiens aussi une dichotomie : alors que l’écart d’empreinte carbone entre les plus riches et les plus modestes provient majoritairement de l’usage des transports, c’est sur les transports justement que les répondants ont le sentiment d’agir le plus aujourd’hui. Et toutes les régions sont concernées. Ceci conforte la vision et la stratégie que je porte : d’une part, apporter des solutions concrètes et accessibles aux classes moyennes et modestes, en renforçant l’aide à l’achat des voitures électriques ou en renforçant les transports en commun par exemple ; d’autre part, faire en sorte que les acteurs les plus émetteurs payent progressivement le juste prix du carbone. C’est une question de justice sociale. »